L’agriculture française est largement subventionnée tant par l’État que par l’Union européenne. Et pourtant, ces financements n’incitent pas les agriculteurs à se transformer pour opérer une sortie des pesticides, déplore la Fondation Nicolas Hulot.
Malgré les différents plans visant à réduire le recours aux pesticides (dont le fameux Plan Ecophyto, dès 2009), leur utilisation ne diminue pas en France : entre 2009 et 2018, elle a même augmenté de 25 %.
Aides agricoles : seul 1 % du montant des aides contribue à la sortie des pesticides
La France affiche l’objectif de réduire considérablement son recours aux pesticides (de 50 % d’ici 2025), voire un jour d’en sortir. Mais la réalité est toute autre. Entre 2009 et 2018, le recours aux pesticides a augmenté de 25 % dans notre pays. Et en la matière, les dispositifs de financement public ne s’avèrent pas vertueux non plus.
En effet, sur 23,2 milliards d’euros de fonds publics perçus annuellement par les acteurs de l’alimentation, seuls 11 % ont pour intention de répondre à l’objectif de réduction des pesticides.
Et dans les faits, seul 1 % a un effet avéré sur la réduction des pesticides, a calculé la Fondation Nicolas Hulot. Pire, il se trouve que les exploitations qui utilisent le plus de produits phytosanitaires sont celles qui obtiennent les aides publiques les plus importantes.
La France, deuxième pays consommateur de pesticides en Europe
« À mille lieues des discours sur l’incitation et l’accompagnement à un changement de modèle, notre étude lève le voile sur une tuyauterie financière qui ne permet pas à l’agriculture française de remporter la bataille du vivant », déplore la fondation dans son nouveau rapport sur le sujet.