Parmi les secteurs dont la crise a rebattu les cartes, celui de l’agroalimentaire est mûr pour faire sa révolution. Producteurs et décideurs s’accordent sur l’urgence de repenser nos modes de production et de consommation. Les élus écologistes Claude Gruffat (Député européen) et Léonore Moncond’huy (Conseillère régionale Nouvelle Aquitaine) esquissent la voie qui permettra de passer des intentions aux actes en matière de souveraineté alimentaire européenne et territoriale.
C’est entendu, rien ne sera comme avant. Le futur de l’agriculture et des circuits alimentaires devra être orienté vers la souveraineté alimentaire territoriale. Aujourd’hui strictement agricole, la politique européenne en la matière doit dorénavant élargir son spectre et être pensée comme alimentaire et territoriale. C’est le sens que doit porter la nouvelle Politique Agricole Commune (la PAC).
La crise liée au Covid19 a mis à nu la vulnérabilité du système actuel, héritier de 30 années de mondialisation sans limite. Trop chimique, trop carbonée, trop globalisée, notre agriculture doit se réinventer pour répondre aux nouveaux défis du « monde d’après » et s’inscrire dans un système vertueux, sûr pour les consommateurs et respectueux des biens communs, de la justice sociale et des écosystèmes.
Produire local, nourrir juste
Loin du repli sur soi, relocaliser ne signifie pas couvrir à tout prix 100 % des besoins locaux. Cela signifie produire autant que possible localement, et susciter les échanges à distance raisonnable. Car les abricots pousseront encore longtemps dans le Roussillon, le Comté sera toujours produit dans le Jura, la Mozzarella en Italie, le saumon pêché en Atlantique Nord, etc. Cela nécessite donc surtout de repenser les échanges interterritoires, dans une logique de valorisation des spécialisations locales.
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