Le mois d’avril a été prometteur pour la récolte de miel 2020. Les abeilles auraient-elle profité du confinement ? Si les insectes ont beaucoup butiné en ce début de printemps, les raisons sont sans doute plus à chercher du côté des conditions météo que de la crise du coronavirus.
Il y a 20 ans, la France produisait 40 000 tonnes de miel. « L’an dernier, ce sont moins de 10 000 tonnes de miel qui ont été produites dans l’Hexagone », observe L’Auvergne agricole. La pire année depuis 70 ans pour le secteur apicole français. « La situation économique des exploitations est tendue » constate le journal agricole auvergnat. La faible production française « ouvre la porte aux miels de Chine et d’ailleurs » alors que les miels français peinent à s’exporter. L’ancien ministre Arnaud Montebourg, président de la marque de miel « Bleu Blanc Ruche », dénonce cette situation et est devenu un fervent défenseur de la filière. Pour contrer ces « atteintes à l’économie apicole », il faut que la production française de miel reparte la hausse, précise l’Auvergne agricole. Il faut donc des fleurs et des abeilles bien nourries. Le monde agricole y contribue largement. « Loin d’être responsables de la mortalité des abeilles, les agriculteurs en sont les sauveteurs », estime le journal. « La présence de jachères apicoles sur 0,5% de la zone de butinage des abeilles permet d’assurer en moyenne plus des deux-tiers de leur alimentation » explique Philippe Lecompte apiculteur professionnel bio et Président du Réseau Biodiversité pour les Abeilles, dans l’Auvergne agricole. Il faut éviter « la perpétuelle faim des abeilles », poursuit-il, seule solution à ses yeux pour « sortir la filière de la crise ».
Mortalité des abeilles plutôt faible cet hiver
Premières floraisons, températures plus clémentes : chaque année, avec l’arrivée du printemps, l’activité des abeilles redémarre. L’année 2020 se présente pour le moment favorablement et semble vouloir infléchir la courbe de population des abeilles en France. « La mortalité a été plutôt faible cet hiver », commente L’Auvergne agricole. « La douceur observée en janvier et février » n’a pas été « néfaste pour les abeilles ». Les colonies se sont donc bien développées au mois d’avril et sont « susceptibles d’être vigoureuses », précise le journal auvergnat. Seul petit bémol : le démarrage précoce de l’activité en 2020 pourrait aussi favoriser la précocité du parasitisme des abeilles. Et notamment celui du Varroa destructor, pour qui une saison de ponte débutant tôt pourrait être « l’occasion de prospérer encore davantage », note L’Auvergne agricole.
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