Enfin une débroussailleuse qui ne tombe jamais en panne. Des paysagistes lorrains se sont lancés dans l’éco-pâturage grâce à une race rustique qui broute même les ronciers.
Une paire de cornes émerge d’un buisson. La bête rousse qui en sort d’un pas tranquille, museau au vent, frappe par son look préhistorique : une toison dense et longue qui lui recouvre les yeux et pend le long de ses flancs, un corps petit et massif, et ces deux pointes démesurées qui s’étirent de chaque côté de la tête avant de s’élancer vers le ciel gris. La vache Highland Cattle, originaire d’Écosse, est en Lorraine comme chez elle. Les pieds dans l’eau.
Ici il y avait trop de roseaux : ils ferment le milieu, empêchent les autres plantes de pousser, et même les oiseaux ne pouvaient pas y aller, pointe André Masson, en bordure de la Zone humide du Moulin, à Teterchen (Moselle). Trois de ses protégées se sont donc chargées de nettoyer les lieux, missionnées par le Conservatoire d’espaces naturels de Lorraine, qui faisait autrefois débroussailler la zone par des tracteurs à chenilles. Mais ça, c’était avant l’arrivée de la providentielle brouteuse.
Potes à franges
Il n’y a rien à faire, on les met au printemps, on les récupère en automne, assure André, cofondateur de la société Highlands du Warndt. Mais il y a quand même le côté social : il faut aller les voir régulièrement et leur parler pour les habituer à nous. Pas farouches, les quatre génisses s’approchent de leur propriétaire, poussées par la perspective d’un morceau de pain sec, et indifférentes à la pluie fine qui s’abat sur elles. Ancien professeur de technologie, André fait l’inventaire consciencieux des avantages de la bête : Son sabot est aussi gros que celui des autres races de vache, mais elle est deux fois moins grande ; c’est parfait pour les zones humides. Et malgré ses cornes, elle manœuvre sans soucis dans les fourrés.
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