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De l’Europe à l’Asie, le rôle clé des élevages de porcs dans l’émergence des pandémies

L’Asie de l’Est et du Sud-Est, région qui regroupe environ 30 % de la population mondiale selon les données 2018 des Nations unies, est confrontée à une double crise sanitaire. Celle, désormais bien connue, de la pandémie de Covid-19 ; mais aussi celle, moins exposée, de la peste porcine africaine (PPA).

Cette maladie, causée par un virus inoffensif pour l’homme (on dira qu’elle est « non zoonotique »), s’avère hautement létale pour les porcs domestiques et les sangliers. Rappelons que l’Asie de l’Est et du Sud-Est abrite 56 % des porcs domestiques.

Mais la PPA n’est pas la seule maladie qui pose un risque sanitaire dans les élevages porcins : les virus grippaux (influenza) – qu’ils soient humains, aviaires ou porcins – circulent en continu dans les élevages asiatiques et pourraient bien être à l’origine de la prochaine pandémie. Soulignons ici que les élevages de porcs, tout comme l’élevage et le trafic de la faune sauvage, constituent de possibles « bons candidats » au rôle de relais entre un coronavirus de chauve-souris et le virus SARS-CoV-2, responsable de la pandémie actuelle.

Hécatombe du cheptel et flambée des prix

Originaire d’Afrique, où elle est installée et circule continuellement (on dira qu’elle y est « endémique »), la PPA a été introduite en Chine en 2018. Sa propagation rapide a provoqué une hécatombe sans précédent : le cheptel porcin chinois a quasiment diminué de moitié entre mi-2018 et fin 2019 – ce qui a représenté au niveau mondial une perte de près d’un quart de l’ensemble des porcs.

Cette situation a entraîné une hausse de plus de 120 % du prix du porc sur le marché domestique chinois, avec des répercussions majeures sur les marchés mondiaux de produits agricoles, incluant les produits animaux mais aussi certaines céréales, comme le maïs et le soja. Loin d’être circonscrite à la Chine, la PPA s’est répandue aux pays voisins à partir de janvier 2019, avec des conséquences désastreuses comparables.

Les achats de viande de porc représentant une part substantielle des dépenses des ménages chinois, ces augmentations de prix ont pénalisé leur pouvoir d’achat. Les impacts socio-économiques ont été également sévères au Vietnam où le porc représente près de 80 % de la viande produite et près de 60 % de la viande consommée et fait vivre plus de 3 millions de ménages ruraux, soit plus de 20 % de la population rurale du pays.

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