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« Les insectes pollinisateurs sont les véritables garants de notre sécurité alimentaire »

Seule la mise en place d’un modèle agroécologique résilient, respectueux de la nature et bénéfique aux agriculteurs, permettra de répondre au défi de la souveraineté alimentaire, et de s’adapter au changement climatique, assure, dans une tribune au « Monde », Nicolas Laarman, délégué général de Pollinis.

L’abeille est un symbole, les néonicotinoïdes aussi. Ces pesticides représentent un modèle agricole qui ravage la biodiversité tout en détruisant ses propres outils de production – sols, eau et insectes bénéfiques pour les cultures. Malgré tous les efforts déployés, ce modèle ne viendra jamais à bout de ses petits ennemis, comme les pucerons de la betterave, en pleine forme, et appelés à le rester sur le long terme malgré le retour annoncé des « tueurs d’abeilles ».

Pareil pour les taupins, qui s’attaquent au maïs et pour lesquels les producteurs exigent aussi une « dérogation d’urgence » du ministre de l’Agriculture. La nature est ainsi faite : les prédateurs des cultures deviennent résistants aux pesticides censés les détruire. Les doryphores, ravageurs de la pomme de terre, ont ainsi multiplié par 100 leur résistance aux néonicotinoïdes en une décennie à peine, comme le montrait une étude publiée il y a près de vingt ans.

Ce mécanisme d’adaptation des « nuisibles » fait le bonheur de l’agrochimie, grande gagnante du système : à mesure qu’augmentent les résistances, les firmes produisent de nouvelles molécules au mode d’action plus insidieux et de plus en plus toxiques pour l’environnement. Certains néonicotinoïdes sont ainsi, à dose égale, jusqu’à 7 000 fois plus toxiques pour les abeilles que le fameux DDT utilisé il y a quelques décennies.

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